Gardens of the Moon, de Steven Erikson, Volume 1 du Malazan Book of the Fallen
Ou, en VF : Les Jardins de la Lune, volume 1 du Livre Malazéen des Glorieux Défunts
Pour inaugurer nos coups de cœur littéraires, je n'ai pu m'empêcher de commencer par Steven Erikson. Et même si je suis actuellement plongé dans le volume 8 du cycle, je commence évidemment par le tome 1. Comment vous présenter succinctement 'Gardens of the Moon' ?
C'est donc le 1er tome d'une série de 10, début d'une immense fresque de dark fantasy qui mérite sa place tout en haut (mais vraiment tout en haut) du panier des grandes œuvres de fantasy.
C'est du coup d'autant plus dommage (pour le lecteur francophone) que l'édition française actuelle ne comprenne que les 2 premiers volumes (le second coupé en 2 tomes), et ne soit visiblement pas partie pour plus s'étendre.
En plus de ce cycle de 10 tomes, s'insèrent en complèment de l'oeuvre plusieurs romans de Ian C. Esslemont, co-créateur de l'univers (pour l'anecdote, créé dans le cadre de leurs parties de JdR), plusieurs nouvelles des aventures de 2 personnages, et une série préquel (d'événements qui ont eu lieu très très longtemps avant) pour laquelle seul le premier volume est actuellement sorti.
Gardens of the Moon est aussi un parfait exemple (plus que certains volumes ultérieurs, et en plus après on est habitué) de la démarche 'brutale' d'Erikson lorsqu'il s'agit de prendre son lecteur par la main. Ou plus précisément, de ne pas le faire. On est balancé directement dans une histoire avec peu ou pas d'introduction aux lieux, personnages, et une fois passé le prologue, on est directement mis au milieu d'un siège, avec toute une ribambelle de personnages à découvrir.
Presque 200 pages plus tard, on est sans ménagement tranportés dans la grande cité de Darujhistan, avec là encore plein de nouveaux personnages, et on semble tout oublier de la première partie du livre.
C'est là, paraît-il, qu'Erikson perdrait pas mal de lecteurs ^^
Bref, pour revenir à l'œuvre, et présenter l'univers en quelques mots, nous sommes dans un vaste monde, au passé riche et souvent nébuleux, où s'est formé quelques bonnes décennies plus tôt un vaste empire appelé le Malazan Empire. Encore en pleine expansion, il se heurte à plusieurs endroits à des résistances fortes ou des troubles internes. On va suivre des intrigues et conflits un peu partout dans le monde, et même dans des mondes voisins, implicant cet Empire et beaucoup de ses soldats, plusieurs races anciennes non humaines (par exemple les Tiste Andii, enfants des ténèbres, ou les T'lan Imass, guerriers immortels et morts-vivants, voués à l'extermination des Jaghut), mais aussi les complots de nombreuses divinités, jeunes ou anciennes. Il va apparaitre au bout de quelques volumes de grandes trames narratives, mais elles ne sont pas bien visibles au tome 1, donc je ne vous en dis pas plus.
Dans ce premier volume, on découvrira les Bridgeburners, une compagnie légendaire au sein de l'armée de l'empire, et ses membres les plus marquants, en particulier lors du siège de la ville de Pale, où ils combattent Anomander Rake, seigneur des Tiste Andii et de la forteresse volante de Moon's Spawn. On y visitera Darujhistan, où les complots politiques fleurissent, en particulier devant la crainte de l'envahisseur Malazéen. On verra les intrusions dans le destin des hommes des jumeaux du destin, Oponn, ou encore de 'The Rope' ('La Corde'), dieu patron des assassins, et bien, bien plus encore.
Les (nombreux) personnages sont bien brossés, les décors et ambiances parfaitement posés, et chaque petit découpage est presque conçu comme une nouvelle autonome, souvent avec son propre style, sa propre finalité. Dire que l'écriture est riche et ultra construite ne suffira pas, il faut vous en rendre compte vous-même.
En sortant de ce roman, si vous parvenez à son terme, vous aurez l'immense satisfaction d'avoir pénétré dans l'incroyable univers de Steven Erikson, et d'avoir encore 9 volumes (encore plus gros que le 1er) à lire. Une œuvre exigeante pour le lecteur, ce qui lui permet de ce fait d'être d'une qualité exceptionnelle.
Charles
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