L’Evangile Cannibale, de Fabien Clavel, chez ActuSF
L’Evangile Cannibale, c’est
avant tout un livre de zombies, je vous vois venir : « Encore un
livre sur les zombies, il y en a marre ! ». Mais ce n’est pas
n’importe quel livre sur les zombies, car ici les personnages principaux sont
des personnes âgées échappées d’une maison de retraite. A ce moment-là, vous
êtes tous en train de vous demander ce que je raconte, et si je suis toujours
saine d’esprit. N’ayez crainte, on va tout reprendre depuis le début.
Matt Cirois se retrouve enfermé
dans la maison de retraite Les Mûriers par son ex-femme, son passe-temps favori
est de se faire passer pour sénile, son hobby de cracher sur tout le monde ;
coincé dans son fauteuil roulant, il attend que le temps passe. Tout aurait pu
continuer ainsi, si la doyenne de la maison de retraite n’avait pas vu en rêve
une apocalypse zombie toucher sauvagement Paris. Après quarante jours et
quarante nuits de réclusion, c’est forcés de trouver des vivres que les
pensionnaires se retrouvent dans les rues de Paris dévastée et contaminée par
une étrange épidémie. Ils vont donc devoir déambuler en fauteuil roulant dans
la capitale, poursuivis par des créatures encore moins vivantes qu’eux, leur
objectif : la survie !
Contrairement
à ce qu’on pourrait penser au premier coup d’œil, ce roman n’a pas une visée
parodique, mais traite ce sujet de façon réaliste ; il est tout de même
vrai que Fabien Clavel pratique l’humour noir à la perfection.
Le personnage de Matt Cirois
nous raconte son histoire en enregistrement audio, cela nous fait alors rentrer
dans son esprit dérangé ; en effet, Matt est complétement paranoïaque et a
une psychologie des plus douteuse. Plus nous avançons dans ce roman, plus cela
en devient dérangeant, n’enlevant rien au charme de l’œuvre, bien au contraire.
J’ai été interloquée par
certains passages violents et totalement crus (pour ceux qui le liront, vous
les reconnaîtrez tout de suite).
Fabien Clavel a tout du moins
réussi à relever le pari d’écrire un roman mêlant zombies et personnes âgées complètement
déjantées, sans aller dans le grotesque.
Un roman qui se lit vite, et d’où
l’on ne sort pas indemne, voici encore un livre de qualité tout en restant
original, que la maison d’édition ActuSF nous propose, et cela pour notre plus
grand bonheur. Je n’ai qu’un conseil, lisez-le !
Charlotte