La Huitième Couleur et Le Huitième Sortilège, de Terry Pratchett, tomes 1 et 2 des Annales du Disque-Monde, chez l'Atalante et Pocket
The Color of Magic et The Light Fantastic en VO
Pour continuer dans ma lignée de vous présenter des oeuvres incontournables (et que tout amateur de fantasy/SF se devrait d'avoir lues ^^), je vais aujourd'hui vous présenter les 2 premiers tomes du Disque-Monde.
Pourquoi les 2 premiers ensemble, me demanderez-vous avec sagacité ?
Tout simplement parce qu'ils constituent une même histoire, en 2 parties, et que par ailleurs ce sont les seuls romans du Disque-Monde dans ce cas.
C'est donc avec ces 2 volumes qu'en 1983 Terry Pratchett démarra la phénoménale série de romans du Disque-Monde, et il faudra attendre 10 ans pour une traduction française, et encore 3 de plus pour une traduction révisée par Patrick Couton (qui traduit encore la série à ce jour).
Je ne vais pas vous mentir, le Disque-Monde est pour moi une série qui ne cesse de se bonifier. En conséquence, et paradoxalement, on pourrait défendre l'idée que ces deux premiers volumes sont les 'moins bons'.
Il ne fait aucun doute que l'univers qui sera ensuite abondamment développé n'en est ici qu'à ses premières ébauches. Pour autant, il incombe généralement de commencer par le commencement, et ces deux volumes sont le portail pour pénétrer dans ce merveilleux univers.
Ici, nous suivrons les aventures de Deuxfleurs, un touriste venu du lointain Empire Agatéen pour visiter Ankh-Morpork. Ce qui évidemment surprend les gens du cru, puisque personne jusque là n'a eu l'idée saugrenue de visiter cette ville, surtout réputée pour sa pègre et sa saleté.
Equipé d'un étonnant coffre magique avec plein de pieds, il arrive avec des monceaux d'or, puisque la matière est fort commune là d'où il vient.
Ce personnage optimiste et touchant de naïveté y rencontrera un magicien raté (mais vraiment très très raté) et d'une lâcheté à la limite du surnaturel, Rincevent. Ce dernier transporte par mégarde dans son crâne un sortilège immensément puissant, sinon qu'il ne peut pas le lancer (ni aucun autre sort, en vérité).
Sans vous dévoiler tous les détails, ils vont aller de mésaventures en catastrophes, toujours avec une pleutrerie impressionnante pour Rincevent, et un optimisme forcené pour Deuxfleurs.
De nombreux éléments ou personnages qu'on découvre ici pour la première fois auront l'occasion d'être copieusement développés dans des volumes ultérieurs du cycle, en commençant par la fameuse Ankh-Morpork, et son université de magie, mais aussi bien sûr Rincevent, ou Cohen le Barbare.
La plupart des romans suivants du Disque-Monde ne nécessitent pas d'être lus chronologiquement, et changent presque à chaque fois de point focal (pour régulièrement revenir sur des lieux et personnages favoris, bien sûr).
Pour autant, mon conseil aux lecteurs qui voudraient lire du Pratchett reste de profiter de l'ordre d'écriture de l'oeuvre, et de la continuité 'naturelle' du cycle.
Dans ces premiers volumes, on voit déjà certaines des grandes tendances et qualités qui font pour moi le grand intérêt des annales.
L'humour et la bonhommie, bien sûr, sont des facteurs importants qui la caractérisent. L'adaptation de Patrick Couton transcrit admirablement la légèreté et le zest de l'écriture de Pratchett.
Il serait dommage de s'arrêter à dire que ce sont des romans 'comiques'.
Certes, le propos est souvent amusant, et le ton résolument optimiste, mais on ne peut pas le qualifier de naïf. Mêlé à ses récits, c'est une critique et une analyse souvent acerbe de la nature humaine, et de la société, que Terry Pratchett nous distille.
Ce n'est d'ailleurs pas pour rien qu'il a longtemps revendiqué le statut d'écrivain SF plutôt que Fantasy.
En conclusion, je n'ai qu'un seul conseil pour qui veut passer un bon moment : lisez le Disque-Monde :)
Charles
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